Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de focadremploi.over-blog.com

La DG saisit l'ANACT

24 Octobre 2013 , Rédigé par FO Publié dans #Quoi de neuf là haut

Trois cadres se sont suicidés à Pôle emploi en quelques mois....

Pôle emploi suivrait-il le chemin de France-Télécom ? Après la vague de suicide qui frappe l'établissement public, trois cadres en sept mois, sept des neufs syndicats de pôle emploi (FO, SNU, CGT, CFTC, SUD, Snap et Unsa) tirent le signal d'alarme. Un audit externe vient d'être lancé.

Cinq ans après la douloureuse fusion ANPE-Assedic, le directeur général de Pôle emploi Jean Bassères a nié mardi tout "malaise social généralisé". Certains cadres confient pourtant être "à bout".

Le 9 septembre dernier, l'ancien directeur territorial du Rhône, âgé de 55 ans, se suicidait en se jetant sous le TGV qui devait l'amener à Paris où il avait été muté. La "souffrance" de l'encadrement, pointée du doigt par les syndicats, émerge depuis. Jean-Charles Steyger, représentant SNU, affirme que ce suicide serait "le 17e d'un salarié de Pôle emploi depuis la fusion" fin 2008.

La direction saisit l'Anact

Pour répondre à l'inquiétude, la direction de Pôle emploi a saisi des experts indépendants de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact).

Ils rencontreront les syndicats "dans les prochains jours" afin d'engager un diagnostic sur les conditions de travail de l'encadrement qui représentent 6 500 personnes, sur 52 000 salariés, a assuré cette semaine Jean Bassères. Sur France Inter, il admet mercredi des "difficultés particulières" mais "pense" qu'il n'y a pas de "situation de malaise social généralisé".

Un malaise propre aux cadres

Cinq ans après la fusion entre l'ANPE (offres d'emploi) et les Assedic (allocations chômage), imposée fin 2008 par Nicolas Sarkozy dans l'objectif de simplifier les démarches des chômeurs, les syndicats décrivent pourtant un "malaise" propre aux cadres qui ont été les moteurs de cette gigantesque réorganisation, objet de grèves massives en 2009 et 2010.

Ils dénoncent notamment un "déclassement" dû à des "doublons dans les organigrammes", des mutations vers des "placards" ou encore la "pression des résultats".

Marc (prénom modifié), 46 ans, ex-Assedic, dans la maison depuis près de 20 ans, confie avoir "pensé au suicide". "Je me suis dit au moins si je fais ça, il y aura une enquête interne", lâche-t-il. Avant 2009, ce quadragénaire était directeur de site. "Après, il n'y a pas eu de place pour tout le monde. On m'a proposé une prime pour un poste inintéressant, à une heure et demi de transport de chez moi et maintenant je suis bloqué", raconte-t-il. "Rongé par le stress", ce salarié a été victime d'un accident cardiaque.

Des situations différentes mais un malaise commun

Marie, la soixantaine, est sous antidépresseurs depuis un an. Adjointe au directeur d'une agence ANPE avant la fusion, elle a "rétrogradé" pour une mission de gestion administrative.

"Mais mon poste a été supprimé et on me propose un placard. Je continue mais on m'a retirée de l'annuaire et on m'incite fortement à prendre ma retraite, alors qu'il y a sept ou huit ans on me disait que je serai directrice", explique cette salariée qui dit n'avoir "pas été loin du suicide".

Catherine, la cinquantaine, estime que "le problème chez les cadres est le manque de soutien des pairs, à la différence des agents qui se serrent les coudes et font remonter les problèmes". Les cadres sont "mis en concurrence par les résultats et quand on vous tape dessus, personne ne pipe mot. En plus, c'est compliqué d'être cadre et de dénigrer sa boutique", dit-elle.

Ex-directrice départementale de l'ANPE , elle a opté pour un poste subalterne après avoir mené cette réorganisation à laquelle elle croyait, mais "menée en dépit du bon sens". Bilan: un burn-out et près d'un an d'arrêt maladie.

Une explosion du nombre d'absence pour maladie

Si "certains managers ont trouvé des solutions", Catherine évoque "les nombreux collègues toujours pas revenus d'arrêt maladie" et "ceux partis par rupture conventionnelle". "Et avec le nouveau plan stratégique Pôle emploi 2015 (refonte du suivi des chômeurs et mise en place d'un "pilotage par les résultats"),dont les objectifs sont intenables, il va y avoir des dégâts considérables", prédit-elle.

Entre 2010 et 2012, le nombre de journée d'absence pour maladie des agents ont augmenté de 28%. Selon un sondage commandé par la direction 2012, 63% des salariés jugeaient que la situation allait "plutôt en se dégradant".

Selon Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi, le baromètre social, réalisé en interne et qui permet "d'avoir une mesure objective de l'état du climat social", dont la dernière édition est sortie au mois de mai montre "des améliorations" sur "la très grande majorité des questions qui sont posées".

"Nous demandons à l'ensemble de nos personnels un effort, et l'encadrement est particulièrement sollicité", reconnaît le DRH, Jean-Yves Cribier.

 

Rappelons que FO est très sceptique sur l'impartialité de l' ANACT en la circonstance: nos tutelles respectives sont les mêmes....

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article