Le MEDEF propose le démantèlement du code du travail

Pierre Gattaz a présenté mercredi dernier le plan du MEDEF pour créer un million d’emplois en cinq ans. Il explicite ses objectifs dans une interview au journal Le Monde.

Son plan mettrait un terme à la durée légale du travail. Pierre Gattaz propose en effet d’inverser le principe de la hiérarchie des normes actuellement en vigueur selon lequel les accords d’entreprise doivent respecter les conventions collectives signées au niveau supérieur (branche, profession) ainsi que le Code du travail, le salarié bénéficiant toujours de la clause la plus favorable. Pierre Gattaz demande que tout soit négocié au seul niveau de l’entreprise, libre alors de fixer la durée du travail, le seuil de déclenchement des heures supplémentaires et leur taux de majoration. Le plus grand nombre d’entreprises en France est celui de la tranche des moins de 11 salariés en ETP où, il ne peut pas se trouver de représentants syndical. Dans l’actuelle hiérarchie des lois, la Convention collective Nationale ainsi que les accords de branche s’appliquent à toutes les entreprises de la branche. On imagine les conséquences si la règle actuelle se trouvait inversée.

Pierre Gattaz propose également de supprimer deux jours fériés par an et d’étendre l’ouverture des magasins le dimanche et après 21 heures. C’est vrai que les salariés français, après une bonne journée de boulot, iront acheter une table ou une télé à 21h30/22 h. Et puis, une fois qu’ils auront fait cet achat, le lendemain, encore après 20 ou 21 heures, ils iront faire d’autres achats. Ils ont un tel pouvoir d’achat, les français !

Le plan du MEDEF prévoit que les salariés en chômage depuis plus de deux ans puissent, lorsqu’ils sont embauchés, recevoir un salaire équivalent au SMIC (M. le chef des patrons est un homme bon), mais l’employeur ne paiera que la différence entre le SMIC et le RSA, qui, lui, est financé par les fonds publics. Parce que M. Gattaz connaît bien la loi et il sait, c’est bien connu, que tous ceux qui n’ont pas ou plus d’allocations chômage perçoivent le RSA !! Bin voyons ! Si on pousse le raisonnement jusqu’au bout, si le salarié n’a pas le RSA, l’Etat paierait donc la totalité du SMIC à la place de l’employeur … Elle est pas belle la vie (ou la vis ?).

Le MEDEF propose aussi d’étendre à tous les secteurs les « contrats de projet » existant déjà dans le bâtiment, contrats qui prennent fin dès que le projet est réalisé. Donc, il en sera ainsi terminé du CDI, une bonne fois pour toutes.

Le plan du MEDEF revendique une nouvelle étape du transfert de la protection sociale vers les ménages (ça se » traduit par : exit les allocations familiales définitivement sorties du salaire différé) et la transformation du Crédit d’impôt pour la compétitivité (CICE) en véritable baisse des charges en 2017.