Les indus: parlons en !
Pôle emploi : près de 812 millions d'euros versés par erreur à des chômeurs en 2012
La hausse continue du nombre de chômeurs implique également une hausse des indus pour Pôle emploi
Le chiffre est dévoilé dans un rapport du médiateur de Pôle emploi, discuté mercredi en conseil d'administration. Cette somme représente les "indus", soit les indemnisations mensuelles versées par erreur, et réclamées ensuite aux chômeurs. Pour limiter les cas, Jean-Louis Walter propose donc une refonte des règles de Pôle emploi.
Rien de plus désagréable, et angoissant, pour un chômeur que de recevoir un avis de Pôle emploi, lui réclamant une somme considérée comme indue. Et ce genre de mésaventure s'est multiplié l'année dernière.
En 2012, selon le rapport publié par Jean-Louis Walter, le médiateur de Pôle emploi, 811,67 millions d'euros ont été trop-perçus par les chômeurs indemnisés. En faisant la moyenne des quelque 1,6 millions de dossiers, cela représente environ 600 euros par personne.
Ces sommes versées par erreur sont la plupart du temps dues à des périodes de travail non déclarées, ou trop tard, sans justificatif, mais aussi à des erreurs de calcul de la part des agents de Pôle emploi. Le calcul des droits à indemnisation lorsqu'on exerce une activité réduite (moins de 110 heures d'activité mensuelles, ou moins de 70 % de son salaire antérieur) pose notamment un gros problème. "Plus les gens sont dans ce type d'activité, plus ça génère des indus" explique Jean-Louis Walter.
Des règles à revoir
Ces "indus" ont représenté l'année dernière 2,5 % des 33 milliards d'euros d'allocations versées au total. En tout, 524 millions d'euros, soit 65 % de la somme totale, ont été récupérés.
Dans cette somme, il y a certes une part de fraude. Mais les erreurs viennent le plus souvent de simples omissions, incompréhensions notamment sur les documents à fournir en temps et en heure. Mais, outre les règles d'indemnisation, le médiateur de Pôle emploi préconise également de revoir et adapter le système informatique. Beaucoup de chômeurs se plaignent de la déshumanisation de l'organisme ; de leur côté, les conseillers ne peuvent pas forcément connaître les spécificités de chaque situation, et pourraient être mieux formés.