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Le blog de focadremploi.over-blog.com

Il faut sauver le droit du travail

21 Septembre 2015 , Rédigé par FO Publié dans #Point de vue

La fin du mois d’août a été, comme chaque année, marquée par les universités d’été
des différents partis politiques et du MEDEF.

Loin d’être anecdotiques, les propos des représentants du gouvernement y ont une
saveur toute particulière et donnent le "la" de la stratégie gouvernementale des mois à
venir.

L’un, Emmanuel MACRON, a choisi de se faire ovationner par ses pairs, amis patrons,
lors de l’université d’été du MEDEF en fustigeant les 35 heures et en encensant les
entreprises et "la vertu travail".

L’autre, Manuel VALLS, est allé mouiller la chemise à l’université d’été du parti au
pouvoir, le PS, en tentant de rabibocher une famille mise à mal par sa politique, mais,
poussant le menton, en assumant et en indiquant continuer dans la même direction en
accélérant ; tout en précisant au passage vouloir "réformer" le marché du travail.
Autrement dit, s’attaquer au droit du travail et, par conséquent, aux droits des salariés.

A peine la phrase prononcée, tous les ultralibéraux se sont engouffrés dans la brèche
via les médias afin de pourfendre un code du travail trop épais et responsable de tous
les malheurs des entreprises et, évidemment, du chômage. Si, si, vous avez bien lu, car
de soi-disant journalistes économiques ont véhiculé cette idée : le code du travail est
responsable du chômage.

Or, le nombre important de chômeurs est consécutif à la crise et à l’absence de
croissance créatrice d’emplois.

Même si le gouvernement se targue d’une baisse du nombre de demandeurs d’emplois
de la catégorie A (-19 000), il est indéniable que toutes catégories confondues, le
chômage continue à progresser dans notre pays.

Malgré un coût du pétrole et un euro au plus bas, ainsi que des taux en baisse, donc
des éléments plutôt bénéfiques, la croissance reste molle et ne crée pas d’emplois.

Pourtant, à la lecture des comptes nationaux, la situation financière des entreprises s’est
améliorée. Les milliards distribués au travers du pacte de responsabilité et du CICE, sans
oublier les exonérations de cotisations sociales, sont venus gonfler les marges et les
profits car les entreprises n’investissent toujours pas et n’embauchent pas. La
consommation est, quant à elle, atone en raison des politiques d’austérité et des
restrictions salariales.

D’un côté des profits en hausse et de l’autre un chômage en hausse également.
Cherchez l’erreur !
Du côté des assujettis à l’ISF, c’est aussi l’embellie : +6% entre 2013 et 2014, et la
valeur des patrimoines a augmenté de 10%, atteignant plus de 476 milliards d’euros.

En résumé : sans croissance, les grandes entreprises et les grandes fortunes
s’enrichissent, mais sans croissance, pas de création d’emplois ni de baisse du chômage.

Comme le disent Manuel VALLS et Michel SAPIN, "il faut garder le cap" pour que même
sans croissance les grandes entreprises et les grandes fortunes puissent continuer à
s’enrichir.

La remise en cause annoncée du droit du travail participe de cette logique. Et le rapport
commandé à M. COMBREXELLE sur "la place du dialogue social" est l’outil qui permettra
au gouvernement de tenter de sabrer le droit du travail, de sabrer les droits des
salariés.

C’est ce que nous dénonçons en cette rentrée
et c’est ce sur quoi nous nous battrons dans les
semaines et les mois à venir.

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